Détecter les troubles mentaux grâce aux réseaux sociaux

Et si les réseaux sociaux permettaient de surveiller l’état de santé mentale des internautes ? C’est l’objectif du projet de recherche canadien “Mood” auquel participent deux chercheurs montpelliérains du Laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (Université de Montpellier – CNRS).

Crédit : UM – David Richard

Chaque minute sur Facebook 293 000 statuts sont mis à jour, 510 000 commentaires postés, 136 000 photos publiées. Une véritable mine d’or de données pour les chercheurs, et bientôt pour les médecins qui pourront suivre leurs patients souffrant de troubles mentaux grâce à leurs publications sur les réseaux sociaux.
Comment ? “Grâce à des outils de fouille de textes et d’analyse du discours qui permettent de comprendre ce que ressentent les internautes en décryptant leurs publications”, expliquent Sandra Bringay et Jérôme Azé, chercheurs au Laboratoire d’informatique, de robotique et de microélectronique de Montpellier (Lirmm, Université de Montpellier – CNRS). “Nous mettons au point des algorithmes qui permettent, par exemple, d’identifier les émotions comme la tristesse ou le dégoût de soi dans le discours pour repérer les internautes qui vont mal”, détaille Sandra Bringay.

Prévention 2.0

Et la vie privée dans tout ça ? “Le projet Mood n’a pas pour objectif de repérer des internautes en particulier, il traite des données anonymes”, rassure la chercheuse. En revanche, il permet de mieux comprendre comment s’expriment les gens et de tester les algorithmes mis au point par les chercheurs. “Ces résultats pourront être mis au service des médecins, par exemple pour suivre l’état de santé mentale de leurs patients qui auront donné leur accord bien sûr“, précise Sandra Bringay.
Identifier grâce aux réseaux sociaux les patients qui souffrent de dépression, d’anorexie ou qui sont victimes de harcèlement permettra de mieux les prendre en charge”, prévoient les chercheurs. Des résultats qui pourront notamment être très utiles dans la prévention du suicide, qui fait chaque année trois fois plus de morts que les accidents de la route.