Mada au cœur

Ils sont 6 passionnés de nature et d’écologie. Le projet de ces étudiants de l’UM : créer une aire marine protégée sur l’île de Nosy Lava, joyau menacé au nord de Madagascar. Départ pour l’aventure le 4 juin.

Bienvenue à Madagascar, ‘Mada’ pour les intimes. Cinquième plus grande île du monde, elle abrite de très nombreuses espèces animales et végétales endémiques. Au nord de la Grande Terre, voici Nosy Lava : à l’entrée de la Baie de Narinda, cette petite île peuplée de pêcheurs est un paradis de biodiversité. Mais un paradis menacé…

Biodiversité en danger

En 2014, les habitants de l’île font appel à Opti’Pousse Haie, une association spécialisée dans le développement local durable. « La population sakalava est en difficulté, explique Emilie Lucchese, vice-présidente de l’association. Braconnages, commerces d’animaux, destruction des mangroves, pêche intensive… Cette surexploitation des ressources est surtout le fait de personnes étrangères à l’île. Elle est tragique, car la population locale, une petite communauté de pêcheurs, dépend directement de ces ressources naturelles ».

A la Faculté des sciences de Montpellier, six étudiants se mobilisent. Marie, Ninon, Florine, Tiffany, Quentin et Gaël sont étudiants en écologie, « passionnés de nature, et avides de partager connaissances et compétences ». Leur projet : aider à la mise en place d’une aire marine protégée. Un projet qu’ils baptisent Protect Mada, et pour lequel ils sont financés par le Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes et encadrés par l’association Opti’Pousse Haie. Mais ils le savent, le chemin va être long…

Aire marine protégée

Première étape : récolter sur le terrain les données scientifiques nécessaires pour monter un dossier. Pas de quoi effrayer ces passionnés, qui vont consacrer le prochain été à découvrir l’environnement extraordinaire de Nosy Lava, ainsi que le mode de vie des habitants. Au programme : établir un inventaire de la biodiversité de l’île, analyser les ressources, en un mot « démontrer la valeur écologique et culturelle de l’environnement local ».

Une première phase d’étude passionnante, mais qui ne s’annonce pas simple… Ninon, qui fera partie du voyage, en a conscience : « nous allons rencontrer les pêcheurs, essayer de comprendre leurs pratiques, leur vision du monde. Comment pêchent-ils ? Ont-ils des stratégies de protection des ressources ? Il faudra qu’ils nous acceptent dans leur vie quotidienne, à bord de leurs bateaux. C’est pas gagné ! »

Population locale

Par groupe de 2, les étudiants vont essayer de réunir les éléments scientifiques nécessaires à leur projet, chaque groupe étant accompagné par un habitant de l’île. Leur présence sur place a aussi un autre but : sensibiliser la petite communauté locale à la préservation de l’environnement, et lui permettre de s’impliquer pleinement dans le projet.

« Notre association s’emploie à inclure les villageois aux études scientifiques, dit Emilie Lucchese. En participant activement, chaque membre de la communauté s’exprime, et devient acteur du destin de son environnement. » A l’issue du projet, l’aire marine protégée devrait ainsi être gérée sur place, par les villageois eux-mêmes.

Retrouvez la version « papier » de cet article dans le magazine LUM.

Le Fonds de solidarité et de développement des initiatives étudiantes

Outil de solidarité et d’animation de la vie étudiante, le FSDIE a été mis en place pour aider les étudiants à financer leurs projets, dans de nombreux domaines (culture, humanitaire, sport, solidarité, environnement, engagement citoyen, etc.). Il permet aussi de soutenir financièrement les étudiants en grande difficulté, ou en situation de précarité, en lien avec les assistants sociaux du CROUS.