Philippe Combette : entre le PUI et les pôles de compétitivité, un partenariat inédit pour “tracer une trajectoire commune”
Le lundi 7 avril, le Pôle universitaire d’innovation montpelliérain, porté par l’Université de Montpellier, et les sept pôles de compétitivité présents sur le territoire ont signé leurs toutes premières conventions de partenariat. Le but : renforcer les synergies entre le monde de la recherche et le monde socio-économique, et booster l’arrivée des jeunes pousses sur le marché. Pour Philippe Combette, Vice-président de l’université de Montpellier en charge des partenariats et de l’innovation, “il y aura un avant et un après”.

Le Pôle universitaire d’innovation vient de signer une convention de partenariat avec les sept pôles de compétitivité de Montpellier. En quelques mots, quel est l’enjeu ?
A travers cette convention de partenariat, on vient connecter le cœur de la recherche deeptech à l’écosystème qui nous entoure. Nous, nous avons la recherche académique, les laboratoires, les plateformes… Mais dans le cadre des missions du Pôle universitaire d’innovation (PUI), nous devons favoriser les échanges entre le monde universitaire et le monde socio-économique. Désormais, les pôles de compétitivité vont apporter leur expertise et leurs réseaux. Aerospace valley (autour de l’aérospatial), Aqua-valley (autour de l’eau), Agri sud-ouest innovation (autour de l’agriculture)… Chaque pôle a été choisi en lien direct avec les thématiques que porte le PUI de Montpellier. Et à travers la création d’emplois et de valeurs que nous visons ensemble, ce partenariat nous permettra d’être en lien direct avec les citoyens et les citoyennes.
Concrètement, comment cela va-t-il fonctionner ?
Concrètement, chaque pôle s’engage à participer à des actions de sensibilisation à l’innovation. Nous allons également nous accorder pour promouvoir ensemble les événements et les dates clés des pôles de compétitivité et du PUI. Et puis, en phase d’ante-création, nos projets pourront bénéficier du statut de membre adhérent du pôle.
L’intérêt, pour le PUI, c’est à la fois de réussir à mettre les projets des laboratoires sur orbite, et puis de faire venir des projets de l’extérieur en fonction des besoins des acteurs du territoire.
Il est très intéressant pour une jeune société de pouvoir bénéficier des atouts d’un pôle de compétitivité, que ce soit en termes d’expertise, de suivi de dossier, d’accompagnement et d’accès au réseau. C’est essentiel. Pour nous, ce partenariat est un acte fort. Il constitue un socle pour le territoire. Chacun deviendra l’ambassadeur de l’autre.
Quelles étaient vos relations jusqu’à présent ?
Il y avait des liens, mais ils n’étaient ni structurés, ni structurants. Il n’y avait pas de stratégie collective. Aujourd’hui, nous pensons que ce mariage nous permettra de tracer une trajectoire commune.
Quelles seront vos priorités ?
Les membres fondateurs du PUI avaient déjà défini des feuilles de route thématiques. Elles ont été pensées pour avoir une meilleure coordination en interne, et désormais, on ajoute du monde sur l’autoroute ! Nous travaillons par exemple en priorité sur la santé numérique, la vigne et le vin, l’eau, la cancérologie… Dans le cadre de ce partenariat, le chef de file du PUI s’engage à inviter le pôle concerné aux réunions de suivi de ces feuilles de route, et à travers leur vision filière, ils vont alimenter ces grands axes eux aussi.
À terme, l’objectif est de favoriser la dynamique industrielle en région. Est-ce que vous avez des ambitions chiffrées ?
Oui, nous allons mettre en place des indicateurs chiffrés, pour évaluer le nombre de créations d’entreprises, le nombre de contrats de recherche collaborative, et le nombre de transferts de technologie… Il y aura un avant et un après. J’ai vraiment le sentiment que ça va apporter encore plus d’énergie et de carburant.
L’objectif, c’est aussi de renforcer l’expertise du territoire à échelle nationale et internationale. Est-ce que l’instabilité politique internationale et la guerre commerciale engagée par Donald Trump vous incitent à réfléchir différemment ?
Complètement, et notamment en termes de souveraineté industrielle. Au regard de la situation, cette connexion entre les pôles de compétitivité et le monde académique semble plus nécessaire que jamais. Tout comme la reconnaissance des territoires à échelle locale et européenne. Les habitudes industrielles vont changer, et les PUI doivent prendre part à cette dynamique.

