Conservatoire d’anatomie

Au cœur de la prestigieuse Faculté de médecine de Montpellier, le conservatoire d’anatomie a constitué un outil pédagogique incomparable pour des générations d’étudiants en médecine, avant que n’existent les techniques actuelles d’exploration du corps humain. Il constitue aujourd’hui un témoin privilégié de l’histoire de l’enseignement de l’anatomie.

Sujets de dissections, moulages en cire, en plâtre ou en papier mâché, instruments de chirurgie peuplent les vitrines d’époque qui jalonnent la visite – au total plus de 13 000 objets, l’une des plus grandes collections de France. Un voyage dans le temps, à la découverte d’une discipline enseignée à Montpellier depuis la fin du Moyen-Age…

Un musée riche de ses étudiants

Le conservatoire d’anatomie est créé parallèlement à l’ouverture de l’école de santé à Montpellier en 1795, et s’enrichit grâce à ses étudiants. Dès 1798, l’Ecole de médecine de Montpellier adopte en effet une nouvelle mesure : « nul élève ne peut être admis aux examens définitifs qui n’ait présenté une pièce anatomique naturelle ou artificielle pour être déposée au Conservatoire ». En outre, de célèbres médecins et chirurgiens offrent des pièces provenant de cas pathologiques observés en milieu hospitalier.

Ouvert en 1852 pour présenter des collections rassemblées depuis 1795, le conservatoire d’anatomie eut d’abord une fonction pédagogique : mettre à la disposition des étudiants de la Faculté de médecine de Montpellier les collections dédiées à l’enseignement de la médecine et des sciences naturelles.

En 1851, l’accroissement des collections nécessite la construction d’un nouveau local. Le musée d’anatomie s’installe alors dans une galerie édifiée par l’architecte Pierre-Charles Abric (1800-1871), juste en face du jardin des plantes, où il se trouve toujours.

Le conservatoire présente, dans un cadre majestueux rythmé par des colonnades, et sous l’égide de médecins célèbres et d’allégories peints par l’artiste montpelliérain Jean-Pierre Montseret (1813-1888), une succession de vitrines déclinant la description du corps humain en détail ainsi que ses pathologies.

Le conservatoire recueille également des séries de moulages en cire – notamment celle du florentin Felice Fontana – en plâtre ou papier mâché, des instruments de chirurgie et le matériel orthopédique. D’autres collections ayant trait à l’anatomie comparée, à la zoologie ainsi qu’à l’archéologie viennent compléter cet ensemble.

Les collections du conservatoire d’anatomie de Montpellier ont été classées monument historique en 2004.

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