La Faculté de pharmacie expérimente le service sanitaire

Le service sanitaire obligatoire pour les étudiants en santé entrait en application à la rentrée 2018. À l’UM, ce dispositif de promotion de la prévention primaire* auprès de publics prioritaires concerne les étudiants des filières médecine, pharmacie, maïeutique et odontologie. État des lieux sur sa mise en place à la Faculté de pharmacie.

« Lorsqu’un jeune parle à un jeune, la confiance et le dialogue s’installent plus facilement. Il devrait en être de même en matière de prévention des risques sanitaires », explique Laurence Vian convaincue de l’intérêt pédagogique du service sanitaire. Depuis septembre, le doyen de la Faculté de pharmacie et professeur de toxicologie supervise l’entrée en application de ce dispositif complexe au sein de la composante. « Le service sanitaire est entré en vigueur quasiment au lendemain de sa création sans moyen associé. Les enseignants de la faculté s’investissent pour que sa mise en place soit un succès. Néanmoins, des questions se posent, comme le dédommagement des étudiants qui se déplaceront dans la région pour porter un message de prévention durant 3 jours en 2019 puis pendant 3 semaines les années suivantes », confiait-elle récemment.

Prévention primaire

Pour pallier les inégalités d’accès à l’information sanitaire, les 90 étudiants en 5e année filière officine, interviendront auprès des publics éloignés de l’université, les plus fragiles – et notamment des jeunes – pour prévenir la survenance des risques sanitaires. « Confrontés demain aux problèmes de santé exposés par leurs patients à leurs comptoirs, les futurs pharmaciens d’officine devront faire passer des messages de prévention primaire. Il leur faudra vulgariser leurs  connaissances pour garantir la compréhension de leurs messages par tous les publics », explique Laurence Vian qui voit dans le service sanitaire un excellent exercice méthodologique.

Actions concrètes

« Nos étudiants de 5e année ont le bagage nécessaire pour conduire une action de prévention simple des addictions. Équipés de kits ludiques et pédagogiques, ils ont pu bénéficier des conseils pédagogiques d’enseignants de la Faculté d’éducation qui les ont formés sur une courte période à l’acquisition d’une posture éducative », précise le doyen de la faculté. Pour la 1e année de déploiement du service sanitaire, les étudiants de la Faculté de pharmacie interviendront sur 2 ou 3 jours dans des classes du CP à la Terminale au sein d’établissements scolaires du Gard, de l’Aude et de l’Hérault. Obligatoires, leurs interventions dureront 45 minutes, s’effectueront en binôme dans des classes dédoublées de 12 élèves maximum en présence du référent sanitaire de l’établissement. Des conditions optimales pour un enjeu sanitaire de premier plan : protéger contre le risque addictif et ses ravages, les enfants, les adolescents et les jeunes adultes qui au sein de la population française en constituent toujours en 2019 les premières victimes.

Des kits ludiques et pédagogiques sur l’addiction ont été fournis aux étudiants (cartes question-réponse, jeux de société) pour mener leurs actions de prévention primaire.

* La prévention primaire regroupe les actes destinés à diminuer l’incidence d’une maladie, à réduire l’apparition des nouveaux cas ou à retarder l’apparition des premiers symptômes.

Le service sanitaire vu par…

Hélène Fenet, professeur en santé publique, chargée de l’organisation administrative et pédagogique du service sanitaire

« Le service sanitaire est une très belle opportunité pour les étudiants en pharmacie de développer leurs compétences en éducation à la santé pour une prévention primaire plus adaptée. Ce projet a été construit en concertation avec l’Agence régionale de santé et le rectorat qui a recensé les thématiques à développer dans les établissements scolaires. Nos étudiants ont réalisé des actions en lien avec leur formation universitaire, entre autres, dans le domaine des addictions (tabac, alcool, drogues dures, écrans et cyberdépendance…) et de l’alimentation. »

Hajar Hadjseyd, étudiante en 5e année filière officine

« Affectée au lycée Gaston Darboux de Nîmes pour effectuer mon service sanitaire, j’interviendrai pour sensibiliser les élèves de 2de, 1re et Terminale aux risques de l’addiction aux écrans. Je leur demanderai à titre liminaire ce que signifie l’addiction à leurs yeux afin de pouvoir rebondir et leur transmettre des informations pédagogiques essentielles sur les risques réels et méconnus de l’utilisation régulière et prolongée des écrans divers. »

La faculté en chiffres

  • 2 971 étudiants
  • 356 étudiants en master
  • 110 étudiants en licence
  • 756 étudiants en PACES
  • 100 étudiants en audioprothèse
  • 72 étudiants en œnologie

Former à la vaccination antigrippale

Pour améliorer la couverture vaccinale et diminuer le nombre de décès annuels dus à la grippe saisonnière, la région Occitanie a été choisie en 2018 comme région pilote de l’expérimentation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine. La Faculté de pharmacie a mis en place dès la fin de l’été une formation continue « vaccination antigrippale », à l’initiative des professeurs Jacqueline Azay-Milhau, Agnès Muller et Gilberte Marti-Mestres.
À l’attention des pharmaciens d’officine titulaires et adjoints, cette formation d’une journée a été dispensée par des enseignants de la faculté en partenariat avec les médecins et infirmiers de l’Institut Bouisson-Bertrand. Les étudiants de la 5e année filière officine bénéficient aussi de cette formation dans leur cursus, avec le soutien de l’Agence régionale de santé et de l’Ordre des Pharmaciens. Le succès de cette expérimentation devrait conduire dans les prochains mois à l’extension de la vaccination antigrippale en officine au reste de la France.