Flavie Coquel, pour les femmes et la science

À 28 ans, Flavie Coquel est chercheuse en biologie à l’Institut de génétique humaine (IGH) et lauréate du prix L’Oréal-Unesco « Pour les femmes et la science » 2018. Rencontre.

Vaincre le cancer. Voilà en deux mots le nouvel objectif que s’est fixé Flavie Coquel il y a maintenant quelques mois. A l’époque, la doctorante originaire de l’Artois travaille à l’IGH sur la réplication de l’ADN, ce processus qui permet d’obtenir deux molécules identiques d’ADN à partir d’une seule et même cellule. Sous la direction de Philippe Pasero et Yea-Lih Lin, Flavie découvre que l’ADN a la faculté de s’extraire du noyau d’une cellule et – surtout – qu’un tel processus enclenche la réaction automatique du système immunitaire. « Comme l’ont démontré les lauréats 2018 du prix Nobel de médecine, le système immunitaire peut jouer un rôle dans le traitement des tumeurs cancéreuses », explique la jeune femme dont la découverte rapidement saluée par la communauté scientifique – précisément pour ses potentialités en matière thérapeutique – faisait l’objet, au mois d’avril, d’une publication remarquée dans la revue Nature.

Bourse L’Oréal-Unesco

Début octobre, Flavie Coquel se voyait décerner la prestigieuse bourse du prix L’Oréal-Unesco – « Pour les femmes et la science » 2018 (v. encadré) aux côtés de Camille Scalliet doctorante montpelliéraine au Laboratoire Charles Coulomb et de 18 autres chercheuses françaises. 15 000 euros grâce auxquels Flavie espère bien contribuer, par ses futurs travaux de recherche, à l’amélioration des techniques d’immunothérapie, à savoir le traitement du cancer et des autres maladies auto-immunes par l’activation forcée du système immunitaire.

Née à Metz-en-Couture (62), fille d’une secrétaire médicale et d’un agriculteur, Flavie Coquel intégrait après un baccalauréat scientifique mention très bien une prestigieuse école d’ingénieurs. « C’est sur le tard, vers 17-18 ans, que mon attrait pour les sciences et le besoin d’exercer un métier à forte utilité pratique se sont fait ressentir », explique la jeune femme qui parachève actuellement l’élaboration d’une thèse en biologie à l’IGH où la raréfaction des femmes, comme dans les autres sphères de la recherche scientifique, l’interpelle. Alors qu’un heureux événement attendu au printemps et un « post-doc » en Suisse à partir de septembre se profilent pour cette jeune femme pétillante, Flavie Coquel se dit très fière du prix qui lui a été décerné par la Fondation L’Oréal. Un prix qui, bien plus qu’une somme d’argent, lui a surtout donné confiance en elle.

Le prix l’Oréal-Unesco

Le prix L’Oréal-Unesco « Pour les femmes et la science » promeut la place des femmes dans la recherche scientifique. Créé en 1998, il est décerné chaque année par la Fondation L’Oréal aux jeunes chercheuses ayant contribué par l’excellence de leurs travaux de recherche à l’avancée de la science.

En 2018, 30 lauréates françaises se sont ainsi vu allouer une bourse de recherche allant de 15 à 20 000 euros par un jury composé de membres de l’académie des sciences et d’experts scientifiques de haut rang.

[1] James Allison et Tasuku Hon