Nourrir le lien entre recherche et formation

C’est dans le cadre de l’alliance Charm-EU que l’Université de Montpellier, en collaboration avec le SIRIC Montpellier cancer, lançait le 24 septembre dernier la deuxième édition d’un module international interdisciplinaire destiné à renforcer le lien entre recherche et formation. A la clé : de futurs chercheuses et chercheurs mieux préparés à une recherche internationale et interdisciplinaire de haut niveau.

Former nos futurs chercheurs et chercheuses en les amenant à comprendre les problématiques de recherche au plus près des besoins des patientes et patients : voici le défi pédagogique et scientifique que porte le module expérimental intitulé « Relever les défis sanitaires dans des pôles de recherche internationalement connectés », ou « Research hubs » en version plus courte. Un module international totalement en anglais, conçu par l’Université de Montpellier et l’Université d’Utrecht en collaboration avec le SIRIC Montpellier Cancer dans le cadre de l’alliance CHARM-EU.

Si l’édition 2024 avait été inaugurée par une conférence internationale centrée sur le dépistage et le traitement du cancer colorectal, cette année la thématique continue de s’intéresser aux moyens thérapeutiques de lutte contre le cancer. Mais avec un angle de vue différent : les immunothérapies. Cette fois encore, l’événement réunissait cliniciennes et cliniciens, chercheurs et chercheuses et associations de patientes et patients. En présentiel ou en ligne, tous et toutes étaient venus partager leur expertise avec une trentaine d’étudiantes et étudiants internationaux de l’Université de Montpellier et de l’Université d’Utrecht. Les différentes interventions sont revenues sur les recherches de pointe et leur utilisation dans les processus thérapeutiques ou sur les toxicités communes en immunothérapies. Des réflexions enrichies par les témoignages toujours aussi poignants sur le parcours de soin de patientes et patients.

Thérapies combinées et problèmes de terrain

Une conférence qui a lancé la deuxième édition d’un module expérimental qui se donne pour mission d’enrichir le lien entre recherche et formation en profitant des interactions pédagogiques entre Utrecht et Montpellier. Et ce grâce à l’engagement de coordinateurs et coordinatrices issus de l’enseignement et de la recherche qui croient dans le potentiel de cette nouvelle façon de transmettre et d’enseigner. Ce qui est le cas de Sandra Crnko et Niels Bovenschen à l’Université d’Utrecht, de Sonia Cantel et Gilles Subra à l’Université de Montpellier. Pour ce dernier, enseignant-chercheur à l’Institut des Biomolécules Max Mousseron (IBMM), mais aussi chargé de mission à l’UM pour l’alliance d’universités européennes CHARM-EU, le bénéfice du module est double : « Il traite de tous les aspects de l’immunologie et de son utilisation en cancérologie, un sujet extrêmement étudié mondialement notamment avec l’émergence des thérapies combinées. C’est d’autant plus intéressant qu’à Montpellier on compte parmi les meilleurs chercheurs et chercheuses spécialisés dans le domaine. »

C’est pourquoi sont impliqués dans le module non seulement le SIRIC Montpellier Cancer, mais aussi l’Institut du cancer de Montpellier (ICM), l’Institut de recherche en cancérologie de Montpellier (IRCM), l’Institut Hospitalo-Universitaire Immune4Cure et la FHU Evocan-2. « D’un point de vue plus pédagogique, la façon dont les étudiantes et étudiants apprennent n’a rien à voir avec ce qui se fait ailleurs, continue Gilles Subra. On les met face aux problèmes de recherche, mais des problèmes concrets de terrain, ceux qui se posent au pied du lit des patients. Dès le début, ils savent qu’ils vont étudier et travailler en groupe pour trouver des solutions. Or, comme ils viennent soit de Montpellier et d’Utrecht, ils n’ont ni le même enseignement ni la même formation scientifique. »

Développer des compétences précieuses

Pourtant, c’est bien par équipes transdisciplinaires que les étudiantes et étudiants du module Research hubs vont proposer des projets de recherche en lien avec les immunothérapies, avec le soutien d’un réseau international de chercheurs et chercheuses engagés sur cette thématique. Le meilleur moyen pour développer des compétences transverses précieuses pour faire de la recherche internationale. Lesquelles ?  Savoir rédiger des projets et les faire financer, travailler en collaboration, manager si besoin, savoir s’adresser et se mettre à portée de ses collègues d’autres disciplines, faire preuve de curiosité, embrasser un problème de sa partie la plus fondamentale jusqu’à la société…

« On touche à la transdisciplinarité dans toute sa richesse », insiste Gilles Subra. Ce qui fait un bon chercheur est sa capacité à travailler en groupe, car on n’a jamais toutes les compétences nécessaires pour réaliser un projet seul. »  Pour Sonia Cantel, également enseignante-chercheuse à l’IBMM, c’est une autre façon de leur faire découvrir le monde de la recherche : « En tant que formateurs, on veut leur montrer qu’ils sont capables d’utiliser leur bagage scientifique avec bon sens et de manière productive pour servir une problématique spécifique. »

Et après ? Les cinq équipes présenteront leurs projets de recherche fin décembre. Puis, en début d’année prochaine, plusieurs étudiantes et étudiants d’entre eux effectueront un stage dans des pôles de recherche à Montpellier ou Utrecht afin de prolonger cette immersion pratique de la recherche. Pour ce qui est du module lui-même, son édition 2026 devrait s’intéresser de plus près aux immunothérapies pour le traitement des maladies auto-immunes. Nouveaux défis en vue, et pas des moindres.

Research hubs : Un module CHARM-EU facile à implémenter

Selon Gilles Subra, ce type de module est un modèle facilement reconductible qui devrait être testé dans d’autres disciplines.  « Grâce aux ingénieurs pédagogiques et aux collègues impliqués là-dedans, nous avons un matériel qui est vraiment clé en main, affirme-t-il avec enthousiasme. N’importe quelle discipline, pourrait adapter ce modèle : une conférence grand public sur des thématiques concrètes, des enjeux de recherche actuels, en faisant venir des gens de la société civile, des ONG, puis du travail en groupe interdisciplinaire puis un petit projet… C’est un modèle facilement adaptable et financièrement soutenable. Avec le soutien des équipes CHARM-EU de l’UM, nous pouvons aider n’importe quel collègue motivé à l’intégrer dans sa propre formation de master ».


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