Gilles Subra : « Le doctorat porte des compétences de très haut niveau communes à tous les docteurs »

Professeur en faculté de pharmacie et chercheur à l’institut des biomolécules Max Mousseron (IBMM), Gilles Subra a été nommé directeur du collège doctoral de l’Université de Montpellier, succédant ainsi à Marc Bouvy. L’occasion de revenir avec lui sur les missions de cette structure encore mal connue.

« Le plus dur dans la thèse c’est de finir » écrivait Heloïse Lhérété dans son article devenu culte La solitude du thésard de fond. Fatigue, stress, sentiment d’isolement pour certains, manque d’échanges entre les disciplines, incertitudes sur l’après…Autant de difficultés rencontrés par les doctorant.e.s que Gilles Subra, professeur à la faculté de pharmacie et passionné de recherche connaît bien. « J’ai encadré beaucoup de thésard.e.s et je sais à quel point la transition vers l’après peut être difficile. Le collège doctoral, à travers les formations qu’il propose et les évènements qu’il organise, a pour ambition de les préparer à cet après. »

Une interface avec le monde de l’entreprise et la société

Crée en 2017 avec la mise en place de l’I-site Muse, le collège doctoral a vocation à mutualiser les actions de formation et d’insertion professionnelle, à augmenter l’interdisciplinarité, l’attractivité et la visibilité du doctorat. Il est un outil complémentaire aux sept écoles doctorales qu’il réunit et contribue à répondre au besoin de « structurer la formation doctorale de façon transverse et pluridisciplinaire en sortant de la réflexion par silo, rappelle Gilles Subra. L’enjeu est important, nous voulons montrer que le diplôme de doctorat, au-delà de la discipline à laquelle il se rattache, porte en soi des compétences de très haut niveau communes à tous les docteur.e.s. »

Des compétences à valoriser sur le marché du travail car l’insertion professionnelle des jeunes docteur.e.s reste une des missions principales du collège doctoral. À travers ses différentes actions il se « veut être une véritable interface avec le monde de l’entreprise comme avec la société civile en France et à l’international. Nous suivons et mesurons l’insertion de nos docteur.e.s pour mieux adapter les formations proposées » souligne le nouveau directeur.

Cultiver un sentiment d’appartenance

Le collège doctoral est un élément fédérateur qui intègre les doctorant.e.s au sein même de la communauté scientifique locale. Rassemblant les écoles doctorales de l’UM, de l’Institut Agro – Montpellier Supagro, de l’IMT Mines-Alès, d’AgroParisTech et de l’ENSCM, « le collège doctoral contribue à cultiver un sentiment d’appartenance à une communauté scientifique diverse et large que transcende le périmètre des écoles doctorales et des établissements et qui est un terreau extraordinaire pour cultiver l’interdisciplinarité  », conclut Gilles Subra.

Autant de missions auxquelles le professeur de pharmacie va pouvoir se consacrer durant les cinq années que durera son mandat. « Marc Bouvy, mon prédécesseur, a vraiment fait un travail remarquable. Nous souhaitons pérenniser tous les évènements et les formations qui ont été mises en place avec le souci constant de les adapter aux nouveaux besoins des doctorantes et des doctorants et ajouter, bien sûr, un peu de nouveautés. » Parmi ces nouveautés, Gilles Subra évoque notamment des actions dédiées à la transmission des savoirs et à la vulgarisation, avec pourquoi pas « un module sur la médiation scientifique ou sur la transformation pédagogique pour ceux qui se destinent à l’enseignement, par exemple. »

Les grands rendez-vous du collège doctoral

Au programme de cette année à venir, quatre temps forts pour mieux vivre ses années de thèse et anticiper son insertion professionnelle.

  1. Remise des prix Ma thèse en 180 secondes et 3MT : Initialement prévue le 25 mars et empêchée par le confinement, la remise des prix du MT 180 et 3MT aura lieu à l’ENSCM le 28 octobre prochain. Si la jauge d’accueil sera limitée à 50 personnes, une retransmission permettra à chacun de suivre cette cérémonie dédiée aux lauréats du concours.
  2. Semaine de l’entreprenariat et de l’insertion professionnelle pour les jeunes docteurs du 30 novembre au 3 décembre : en raison de la crise sanitaire, les Doctoriales sont reportées au printemps. A leur place, une semaine de conférences-débats et de présentations interactives autour de l’entreprenariat et de l’insertion professionnelle est organisée avec la participation du BIC, de la SATT AxLR et de cabinets spécialisés en propriété intellectuelle ou dans le recrutement de jeunes docteurs.
  3. Réunion de rentrée des doctorants le 22 janvier : si la rentrée sera organisée au sein de chacune des écoles doctorales pendant l’après-midi, la matinée sera commune à tous les doctorantes et doctorants du collège doctoral et se déroulera sur le site Triolet dans l’amphithéâtre Dumontet. Au programme, témoignages et mini-conférences autour de différents thèmes comme la science ouverte, l’intégrité scientifique ou la place de la recherche face aux enjeux du développement durable.
  4. Journée de remise des diplômes en mars (date et lieu à confirmer).