HayKa : pour une meilleure structuration des écoles doctorales malgaches

Coordonné par l’Université de Montpellier et mené en collaboration avec six universités malgaches, l’Université de Mons en Belgique et l’Institut de recherche pour le développement (IRD), le projet HayKa vise à améliorer la formation transversale et à développer l’employabilité des doctorants et doctorantes à Madagascar. Il est financé par le programme Erasmus+ de l’Union européenne avec un budget de 700 000 euros pour une durée de trois ans.

 « Le projet se concentre sur 10 axes de travail, allant de la gestion globale à l’interdisciplinarité, en passant par la formation des écoles doctorales et des formateurs, les liens avec le secteur privé, l’utilisation d’outils numériques, le pilotage et l’internationalisation, la qualité et la communication », explique Marc Bouvy, coordinateur scientifique du projet et directeur de recherche émérite de l’IRD.

En février dernier, près de 30 chercheurs et chercheuses issus de 9 écoles doctorales et de 6 universités se sont réunis à Antananarivo à Madagascar pour la réunion de lancement du projet HayKa. Durant cinq jours, une approche collaborative a été adoptée pour explorer tous les axes de travail et élaborer un plan d’action pour les trois années à venir.

Améliorer la qualité de la formation doctorale 

HayKa inclut un processus de formation à plusieurs niveaux pour améliorer la qualité de la formation doctorale. En effet, le projet prévoit de développer les compétences sur le savoir-être et le savoir-faire des doctorants et doctorantes en plus de leurs connaissances scientifiques, notamment en communication, gestion du stress, management, intelligence émotionnelle etc. « Cette étape est essentielle pour le développement personnel et professionnel des futurs chercheurs, car elle leur permet de renforcer l’apprentissage d’outils transversaux et de mieux valoriser leurs compétences vis-à-vis des employeurs », précise Marc Bouvy.

Les enseignants-chercheurs y joueront un rôle clé et bénéficieront d’une formation sur l’encadrement doctoral grâce à deux sessions prévues en 2024. Ce programme vise à former une trentaine d’encadrants par an mais également des personnels administratifs et techniques des écoles doctorales pour assurer un meilleur suivi des doctorants et doctorantes. Par ailleurs, les directeurs et directrices d’écoles doctorales, les personnels administratifs et techniques ainsi que les enseignants-chercheurs participeront à une visite d’étude à l’Université de Montpellier en 2025 pour échanger sur les bonnes pratiques à mettre en place et identifier les opportunités de renforcement de la qualité de la formation doctorale.

Créer un réseau solide entre les entreprises et les jeunes diplômés 

En mai, le service commun universitaire d’information, d’orientation et d’insertion professionnelle (SCUIO-IP) de l’UM lancera une enquête visant à identifier les enjeux relatifs à la formation doctorale. Cette enquête a pour objectif de collecter des données sur les titulaires d’un doctorat malgache, qu’ils soient en cours d’études ou diplômés depuis cinq ans. « Lors de l’atelier de lancement, les échanges ont été très enrichissants, témoignant d’une forte implication des partenaires qui se sont pleinement investis dans le projet. Plus de 550 personnes, dont 300 doctorants et plus de 250 docteurs, sont concernées par cette étude », souligne Elliott Cholet, chef de projet à la Direction des relations internationales de l’UM. Cette enquête permettra à terme d’analyser leur parcours académique, leur situation professionnelle post-diplôme ainsi que leurs aspirations en termes de formation et d’accompagnement à l’insertion professionnelle.

Hayka prévoit enfin l’organisation d’événements pour stimuler l’employabilité des futurs docteurs à Madagascar, tels que des Doctoriales®, des rencontres doctorants-entreprises, une université d’été, ainsi que la création d’une plateforme dédiée au doctorat et la mise en commun d’outils de travail. « Plusieurs entreprises locales ont déjà exprimé leur intérêt pour les événements futurs en fournissant des lettres d’intention, et un réseau de professionnels est en train d’être constitué pour garantir le succès du projet », conclut Elliott Cholet.     

Les universités partenaires :

  • L’Université d’Antsiranana : Ecole doctorale thématique énergies renouvelables et environnement (EDT ENRE) 
  • L’Université de Fianarantsoa : Ecole doctorale gouvernance et société en mutation (ED GOUVSOMU) et Ecole doctorale modélisation-informatique (EDMI) 
  • L’Université de Mahajanga : Ecole doctorale ecosystèmes naturels (EDEN) et Ecole doctorale génie du vivant et modélisation (EDGVM) 
  • L’Université de Montpellier