Une pionnière en orbite

Pour contribuer au développement de la filière spatiale au Sénégal, l’Université de Montpellier accueille trois étudiants sénégalais parmi les 9 inscrits au diplôme d’établissement Développement des systèmes spatiaux. Une seule femme fait partie de cette première promotion, Aïssatou Sidibe.

C ’est une pionnière. En 2012, l’école polytechnique de Thiès au Sénégal lance la première formation d’ingénieurs de conception en aéronautique. Quand vient l’heure de choisir son cursus trois ans plus tard, Aïssatou Sidibe décide de s’embarquer dans cette aventure. Et sert ainsi l’objectif ambitieux affiché par son établissement : développer la recherche et l’innovation technologique en aéronautique dans son pays. En 2020, la troisième promotion d’ingénieurs en aéronautique formés au Sénégal reçoit son diplôme, et Aïssatou Sidibe fait partie des trois seules femmes de sa classe.

« Mon objectif a toujours été de travailler au Sénégal, mais je souhaitais d’abord compléter ma formation par une expérience en conception à l’étranger, puisqu’il n’existe pas encore de centre de conception en aéronautique au Sénégal », raconte la jeune femme.

Aventure spatiale

Alors quand le Ministère sénégalais de l’enseignement supérieur contacte son école pour lui exposer un nouveau projet, Aïssatou Sidibe n’hésite pas beaucoup et embrasse cette nouvelle mission : le spatial. Le Sénégal souhaite en effet tirer profit des applications spatiales pour le développement économique, social et scientifique du pays. Une ambition qui passe par les nanosatellites, ces petits CubeSats qui ont révolutionné l’accès à l’espace et dont le Centre Spatial Universitaire de Montpellier est un expert reconnu.

Un nouvel espace s’ouvre alors pour Aïssatou Sidibe qui intègre à la rentrée 2020 la première promotion du diplôme d’établissement Développement des systèmes spatiaux à l’Université de Montpellier. Un univers encore majoritairement masculin, où elle est la seule femme. Au programme : l’introduction aux systèmes spatiaux, la gestion des projets spatiaux, l’anglais pour le spatial, le droit du spatial, les outils mathématiques pour le spatial, la mécanique… spatiale.

Futurs cadres

Bref, une année sous le thème du spatial qui permet de former des futurs cadres du domaine. « J’apprends beaucoup de choses, même si j’avais déjà quelques bases grâce à ma formation d’ingénieur en aéronautique », explique la jeune femme. Un savoir et un savoir-faire qu’Aïssatou Sidibe souhaite ramener au Sénégal à l’issue de sa formation. « Une entreprise qui fabriquera des nanosatellites devrait être crée là-bas bientôt et je pourrais y avoir une place », confie l’étudiante.