UniverlaCité exporte l’université dans les quartiers

Depuis 10 ans, l’UM s’invite dans les établissements scolaires des quartiers prioritaires. Objectif ? Initier les jeunes aux disciplines scientifiques et universitaires et faire naître, pourquoi pas, l’envie d’étudier à l’université.

Vendredi 7 février 2019, 14 heures. Au 2e étage de l’école primaire Simone Bolivar dans le quartier de la Mosson, la classe de CM2 d’Olivier Abdank-Kossousky est en effervescence. L’excitation due à l’imminence du week-end ? Loin de là ! Comme par deux fois déjà depuis le début de l’année scolaire, des étudiantes de la Faculté des sciences viennent rendre une petite visite aux élèves…

Arctique et Antarctique

“Quel est l’endroit le plus froid de la Terre ?”, “Qu’est-ce qui distingue un morse d’une otarie ou d’un phoque ?”. Les questions posées aux enfants par Lara et Lucille à leur arrivée dans la classe suffisent à restaurer le silence. Pour leur 2e intervention dans le cadre du dispositif UniverlaCité à l’école Bolivar, les deux étudiantes en 3e année de licence biologie, environnement et sciences de la terre à la Faculté des sciences ont choisi de faire découvrir aux élèves les régions polaires boréales et australes, plus connues sous leur nom générique : l’Arctique et l’Antarctique. Durant quasiment une heure, un exposé pédagogique, rythmé et illustré sur la découverte des pôles et plus particulièrement du pôle Sud, son climat, ou encore sa faune et sa flore endémiques, s’enchaîne à la perfection sous l’œil bienveillant et alerte du maître. Les petits élèves captivés par les propos des deux intervenantes restent attentifs participant activement à la séance alors qu’au fond de la salle deux étudiantes en microbiologie et en pharmacie – qui d’ici quelques semaines interviendront à leur tour devant des élèves – prennent des notes sur les techniques déjà bien rodées de Lara et Lucille pour “tenir la classe”.

Perspective nouvelle

“Nous sommes dans un quartier difficile où l’enthousiasme pour l’école existe néanmoins. Or, quasiment tous mes élèves ne parlent pas le Français dans leur famille. De plus, la grande majorité d’entre eux est issue de milieux modestes, voire pour certains en grande précarité. Chaque occasion de stimuler leur curiosité et d’enrichir leur culture générale est donc bonne à saisir !”, explique Olivier Abdank-Kossousky ravi de céder de temps en temps sa place à de jeunes passionnés par les sciences. UniverlaCité offre aux élèves une idée concrète de ce que l’on peut apprendre et devenir en étudiant à l’Université. Cette ouverture sur les sciences crée chez ces enfants fragiles car défavorisés une perspective jusqu’alors jamais envisagée : poursuivre des études supérieures !”, analyse à son tour Catherine Dicky, la directrice de l’école primaire qui reçoit, depuis bientôt 10 ans, les étudiants volontaires engagés dans le dispositif.

Territoires et éducation prioritaire

Témoin de la dimension sociétale de l’UM, UniverlaCité était créé en 2009 avec pour ambition de faire rayonner l’université dans les territoires prioritaires et plus particulièrement dans les établissements scolaires du réseau d’éducation prioritaire de Montpellier. Tous bénévoles, ayant la fibre profondément humaniste, les étudiants de l’UM engagés auprès d’UniverlaCité interviennent essentiellement dans des établissements scolaires des quartiers Mosson et Petit Bard. Chaque intervention est supervisée par Thierry Noëll, initiateur et coordonnateur du dispositif. “Les étudiants me proposent de développer un sujet scientifique et nous définissons ensemble le cadre indispensable afin de l’adapter (format, vocabulaire) au public ciblé”, nous expliquait récemment ce technicien en biologie animale sur le chemin d’une école primaire où, ce jour-là, une jeune fille passionnée d’ornithologie s’apprêtait à initier une classe de CM1 aux méthodes d’identification des oiseaux des villes.
Ambassadeur de l’UM hors les murs et militant universitaire affirmé, Thierry Noëll réfléchit aujourd’hui à l’extension d’UniverlaCité dans les villes limitrophes de Montpellier. Pour continuer à offrir à chaque enfant, quelle que soit son origine sociale, le droit de se rêver demain astronaute, zoologiste ou pourquoi pas explorateur.