Rouages : “Être là où se construisent les projets de recherche”

Émilie Domanico est chargée de projets européens et internationaux. À la tête du service ingénierie et accompagnement de projets, elle intervient auprès des enseignants-chercheurs dans le montage de leur projet, et accompagne la présidence dans les dossiers structurants pour l’UM. Une mission stratégique qu’elle exerce au sein de la direction de l’innovation et des partenariats et qu’elle nous présente dans le cadre de la série vidéo « Rouages », produite par l’Université de Montpellier.

Partenariat et innovation, un axe fort de la politique globale de l’Université pour renforcer son lien avec le monde socio-économique d’une part et ses partenaires institutionnels de l’autre. Une mission à laquelle œuvre Émilie Domanico, chargée de projets européens et internationaux et cheffe du service ingénierie et accompagnement de projets (SIAP) situé sur le campus Triolet . « Nous sommes sept chargées de projets au sein de ce service. Oui uniquement des femmes ! Nous sommes rattachées à la direction de l’innovation et des partenariats (DIPA) qui emploie 25 agent.e.s, réparti.e.s entre mon service et le service contrat et valorisation. »

De la recherche de projet…

Ce n’est plus un secret pour personne, le métier d’enseignant-chercheur (EC) ne s’exerce pas toujours sur un terrain exotique ou derrière une paillasse. Le montage de projet, qu’il s’agisse de recherche ou de formation, représente aujourd’hui une part importante de leur activité, pour laquelle un coup de main est toujours le bienvenu. Surtout lorsqu’il s’agit d’aborder les aspects juridiques, administratifs et financiers.

« Il y a le projet de recherche, mais autour, il y a toutes les sections transverses : le lien avec les politiques et stratégies régionales, nationales et /ou européennes le genre, la science ouverte, l’éthique, la communication et la dissémination des résultats, la propriété intellectuelle… Les EC n’ont pas forcément les billes pour les remplir. Nous nous assurons aussi que le projet réponde aux critères d’éligibilité du financeur et qu’il respecte la réglementation nationale et européenne, sans oublier les cadrages de l’établissement » explique Émilie Domanico, elle-même titulaire d’un bachelor en relations internationales, obtenu en Finlande.

La veille fait aussi partie des missions du chargé de projets. Des EC peuvent en effet s’adresser au SIAP avec un besoin de financement précis mais sans avoir identifié d’appels à projets. « Dans ce cas nous les aidons d’abord à trouver le financement qui pourra correspondre à leurs besoins et ensuite nous les accompagnons dans le montage. Nous intervenons au niveau régional en interagissant avec les collectivités territoriales, mais aussi avec les bailleurs de fond nationaux, européens et internationaux, donc tous les types de financeurs », précise la cheffe de service.

… Au projet de recherche

Une fois le projet déposé et s’il est retenu, le SIAP reste aux côtés des EC tout au long de la phase de contractualisation et de mise en place du projet  : « Nous servons de courroie de transmission auprès des différentes directions et services de l’UM qui vont intervenir : DRH s’il y a des recrutements, direction des affaires financières pour la mise en place des crédits et la justification, direction des affaires générales et institutionnelles s’il y a des marchés, etc. » Et le SIAP peut encore intervenir au cours de la vie du projet si des avenants ou des modifications sont nécessaires.

Les EC ne sont pas les seuls à pouvoir bénéficier des lumières du SIAP. Les vice-présidents peuvent également faire appel à Émilie Domanico pour le montage des grands projets structurants pour l’Université. « Il y a eu l’I-site Muse, l’université européenne Charm EU, le projet SFRI «  UMGS », le renouvellement des Labex, etc. Nous accompagnons tous les projets sur lesquels l’Université de Montpellier se positionne.» En 2019, le SIAP a permis à l’UM d’obtenir plus de 32 millions d’euros pour 155 projets retenus, « et bien davantage de dossiers montés » souligne la chargée de projets.

Travail d’équipe et réseaux

Pour fournir un service optimal, les chargées de projets se répartissent les missions en fonction de leur spécialisation. Trois d’entre elles se concentrent ainsi sur les programmes de financement régionaux et nationaux, trois autres sur les montages européens et internationaux dont une en charge de la mise en œuvre du plan d’action ERC, déployé dans la cadre de l’I-site Muse. Pour autant, « il est important qu’elles sachent tout faire, insiste Émilie Domanico. Je m’assure que l’information circule bien et qu’elles puissent toutes bénéficier de formations qui leur permettent d’intervenir sur n’importe quel dossier ».

Les réseaux-métiers tels que Cap ANR ou les correspondants Europe de la conférence des présidents d’université permettent également aux agent du SIAP d’être en contact permanent avec les équipes travaillant dans d’autres établissements en France ou en Europe. Émilie Domanico co-anime ainsi avec le CNRS et l’Université Paul-Valéry-Montpellier 3, le comité Europe. « Il y a une expertise et une technicité à avoir pour comprendre les règles qui nous sont imposées. La formation, l’échange de bonnes pratiques, la collaboration avec les autres directions au sein de l’UM ou dans d’autres réseaux, sont indispensables pour continuer à proposer de l’innovation. On ne peut pas faire ce métier de façon isolée, il faut forcement travailler en équipe. »

Savoir travailler en équipe, une qualité requise pour faire ce métier, selon Émilie Domanico, à laquelle elle ajoute : l’écoute, la rigueur et la réactivité. « Nos calendriers sont contraints, les dates limites sont de vraies dates limites au-delà desquelles le projet ne peut plus exister. Nous sommes le premier échelon, si nous faisons une erreur elle se déclinera à tous les niveaux. » Un métier aux exigences fortes donc, qui n’entame en rien la motivation de la chargée de projet pour qui, l’absence de routine et la stimulation des échanges avec les EC sont des moteurs puissants. « Moi je voulais être en lien avec le terrain. Être là où se construisent les projets de recherche, là où ils se mettent en œuvre. Et dans une université comme la nôtre, il y a toujours de beaux projets à construire » conclut-elle.