Terratis fait le buzz contre le moustique tigre

Suite à une évaluation et une proposition du Pôle Universitaire d’Innovation porté par l’Université de Montpellier, BPI France a annoncé lors des “4 ans du Plan DeepTech” le 28 mars, la 1ère présélection BFT Lab en faveur de Terratis, une future start-up montpelliéraine. Déployée par l’Etat, cette bourse est destinée à des projets ante création au sein des PUI, qui font l’objet d’une prématuration/maturation technique, afin de leur permettre d’accélérer leur accès au marché. Pour Terratis, la BFT Lab favorisera la mise en place et l’industrialisation sur le sol français de la Technique de l’Insecte Stérile (TIS). Développée à La Réunion par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), cette méthode de lutte contre le moustique tigre pourra également être utilisée sur des insectes ravageurs agricoles d’intérêt pour la Région Occitanie.

La piqûre de moustique peut s’avérer plus ou moins désagréable, voire dangereuse, selon les espèces et les personnes. Shutterstock

Les coulisses d’une pré-sélection

Diminuer la population de moustiques… en relâchant des moustiques. C’est le principe de la TIS, qui vise à lutter notamment contre Aedes albopictus en relâchant des mâles préalablement stérilisés. Une technologie qui éveille l’intérêt à l’échelle nationale avec la première présélection de la future start-up montpelliéraine Terratis, afin de bénéficier de cette bourse complémentaire à l’action de maturation technologique portée et financée par la SATT AxLR à hauteur de 850k€.  La BFT Lab agit en faveur des porteurs de projets accompagnés par les établissements membres du PUI de Montpellier avec l’Université de Montpellier, troisième université mondiale dans le domaine de l’écologie.

Cette première nationale illustre de manière exemplaire la capacité de l’UM à fédérer, au sein du PUI de Montpellier, l’ensemble des acteurs de l’innovation afin de soutenir et accompagner nos laboratoires dans la valorisation de leurs recherches. Terratis co-créée et dirigée par Clelia Oliva a ainsi pu bénéficier de l’ensemble des expertises développées, amplifiées au sein du PUI et aujourd’hui complétées par cette BFT Lab.

Cette très belle reconnaissance par BPI France, motive fortement l’Université de Montpellier à poursuivre ce travail et son engagement afin de proposer à l’État, une vision sur la dynamique territoriale d’innovation développée à Montpellier.

« Montpellier est un pôle de recherche majeur d’où émerge un grand nombre de startups innovantes. C’est un véritable tremplin pour une jeune entreprise comme la nôtre, qui s’insère dans la dynamique Med Vallée. Nous bénéficions du transfert de technologie par l’IRD et le lien fort avec les équipes basées à Montpellier, clé pour la solidité de la mise en place de la TIS et le succès de l’entreprise.», déclare Clelia Oliva, cofondatrice et directrice de Terratis.

La TIS au service des collectivités et des grands espaces privés

Terratis travaille sur l’industrialisation de la Technique de l’Insecte Stérile, la TIS, pour son déploiement futur sur le sol français. Cette technique permet de diminuer progressivement les populations de moustiques tigres sur un territoire en jouant sur son cycle de reproduction. Les mâles moustiques ne piquant pas, il s’agit simplement de relâcher des mâles stérilisés afin qu’ils s’accouplent avec les femelles sauvages pour bloquer leur reproduction.

« Les insectes faisant tout le travail de manière naturelle et sans zones délimitées, c’est une approche qui bénéficie à l’ensemble des citoyens. Son efficacité a déjà été prouvée sur plusieurs territoires. A l’île de La Réunion, la preuve de concept menée par l’IRD en 2022 a permis de réduire à 60% la fertilité à l’échelle d’un quartier. Nous travaillons avec les parties prenantes du territoire afin d’utiliser cette solution écologique et plus ciblée en complément des outils classiques de lutte contre le moustique tigre, une fois que notre projet de ferme d’élevage massif sera opérationnel, à l’horizon 2028 » ajoute Clelia Oliva.

Pour une collectivité, pour de grands espaces privés comme les campings ou parcs de loisirs, ou même pour des aéroports, les impacts positifs seront considérables en termes de réduction des coûts liés à la nuisance et des risques pour la santé, mais aussi d’amélioration de la qualité de vie.

« Ce projet d’entreprise ambitieux, unique en France, voit le jour grâce au soutien et à l’accompagnement de l’écosystème d’innovation et de recherche de Montpellier, en particulier l’Université de Montpellier et son incubateur INITIUM, le BIC de Montpellier, la SATT AxLR, IRD et INRAE, ainsi que de la Région Occitanie. » précise Clelia Oliva

Plus d’informations :

A propos de l’Université de Montpellier : Forte de ses 17 facultés, écoles et instituts et de ses 74 structures de recherche, l’Université de Montpellier rassemble une vaste communauté de savoirs : sciences, technologies, activités physiques et sportives, médecine, pharmacie, droit, sciences politiques, économie ou encore gestion.  Avec plus de 52 000 étudiants et 4800 personnels, l’Université de Montpellier figure aujourd’hui parmi les plus grandes universités françaises. L’UM bénéficie en effet d’une reconnaissance internationale pour l’excellence de sa formation et de sa recherche (Top 200 au classement général de Shanghai et Top 3 en écologie à son classement thématique). L’Université de Montpellier, qui figure également parmi les universités européennes les plus innovantes (classement Reuters), porte depuis 2022 un « Pôle Universitaire d’Innovation » (PUI). Dans la dynamique collective insufflée par le programme d’excellence I-SITE, il réunit 10 organismes de recherche, 3 établissements de santé et 2 écoles et associe des acteurs de l’écosystème de l’innovation tels que la SATT AxLR, le BIC de la Métropole de Montpellier, l’Agence de Développement Economique de la Région Occitanie et BPI France. De la formation à la création d’entreprises, le PUI Montpellier favorise une précocité de détection et d’accompagnement, notamment à travers le « PEPITE DeepTech », et anime la complémentarité des dispositifs d’innovation à l’échelle du site. Depuis 2020, les startups valorisant les travaux de recherche des partenaires du PUI de Montpellier ont levé plus de 300M€.

A propos de Terratis : Cette jeune startup montpelliéraine issue de la recherche, en cours de création par Clelia Oliva et Allan Debelle et engagée pour une gestion responsable des insectes nuisibles. Terratis travaille sur l’industrialisation et déploiement de la TIS (Technique de l’Insecte Stérile). La mise en place d’une ligne de production pilote et d’une preuve de marché prévoit l’embauche de 7 salariés en 2024, et plus de 15 créations d’emploi supplémentaires d’ici 2028 pour le lancement opérationnel de la ferme d’élevage massif. Les études concernant le projet de ferme d’élevage et son implantation seront initiées en 2024 avec les parties prenantes du territoire.

A propos de l’IRD : L’Institut de recherche pour le développement est un organisme de recherche public français pluridisciplinaire qui, depuis près de 80 ans, s’engage dans des partenariats équitables avec les pays du Sud et dans les Outre-mer français. Acteur de l’agenda international pour le développement, ses priorités s’inscrivent dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD). Ensemble, scientifiques et partenaires de l’Institut proposent des solutions concrètes pour répondre aux défis globaux auxquels les sociétés et la planète font face. Cette relation gagnante-gagnante fait de la science et de l’innovation des leviers majeurs du développement.

A propos de SATT AxLR : La SATT AxLR est une société d’accélération du transfert de technologies, spécialisée dans la maturation et la commercialisation de projets innovants issus de la recherche publique. Elle agit avec la majeure partie des laboratoires publics de recherche implantés en Occitanie Est une des régions françaises et européennes les plus dynamiques, avec près de 200 laboratoires et près de 11 000 chercheurs et personnels de recherche. Depuis sa création, la SATT AxLR a financé 192 programmes d’innovation, investis 67M€, signé 173 contrats de transfert vers des entreprises et accompagné 119 start-ups.