Un nouveau portail pour s’ouvrir au grand public
Ce lundi 15 décembre, Montpellier a mis à l’honneur son patrimoine scientifique et médical en inaugurant le portail sud restauré du Jardin des plantes et en présentant le premier schéma directeur du patrimoine et des collections de l’UM et son projet ForUM. Cet événement a réuni de nombreux représentants de l’État, des collectivités territoriales et de l’Université de Montpellier autour d’un patrimoine exceptionnel qui façonne l’identité académique de la ville depuis plus de huit siècles.

Fondé en 1593, le Jardin des plantes – le plus ancien de France – a retrouvé l’un de ses accès historiques majeurs. Longtemps fermé au public, le portail sud a fait l’objet d’une restauration patrimoniale complète, mobilisant des savoir-faire d’excellence en pierre de taille, serrurerie et dorure. Une nouvelle entrée donc, qui ouvre une autre perspective sur le Jardin, mettant notamment en valeur l’exèdre, tout en proposant une accessibilité repensée et intégrée au programme global d’aménagement du site.
Cette inauguration rappelle l’ampleur des actions engagées ces dernières années pour la préservation et la mise en valeur du patrimoine universitaire montpelliérain. Les opérations de restauration menées au Jardin des plantes, à l’Institut de botanique et au Bâtiment historique de la Faculté de médecine témoignent d’une dynamique collective visant à transformer ces lieux chargés d’histoire en espaces vivants, ouverts aux publics scolaires, universitaires et citoyens.


Schéma directeur du patrimoine et des collections
La conférence de presse organisée en préambule aura également été l’occasion de présenter le premier schéma directeur du patrimoine historique et des collections de l’Université de Montpellier. Véritable feuille de route, ce document stratégique acte une ambition forte : préserver, structurer et rendre accessible au plus grand nombre un patrimoine unique, composé de bâtiments emblématiques et de collections scientifiques, médicales et documentaires remarquables. Il prévoit notamment le projet ForUM, futur parcours patrimonial reliant le Jardin des plantes, l’Institut de botanique et le Bâtiment historique de la Faculté de médecine, au cœur de la ville.
D’une place où se tenaient les assemblées du peuple et où l’on discutait des affaires publiques dans l’Antiquité romaine, le terme de forum évolue dans le langage contemporain de l’informatique, pour évoquer plus précisément une plateforme d’échanges. Ces différents sens nourrissent le concept de ForUM tel que l’Université de Montpellier veut le porter : un lieu à la croisée des chemins, au cœur de la ville, où se tiennent les débats et où se rencontre une diversité de publics.
De façon plus concrète, ForUM est un réseau de partage et d’échange qui propose d’articuler plusieurs lieux emblématiques incarnant l’histoire des sciences au sein de l’UM et de rayonner sur tous les sites de la ville. Fruit d’un engagement partagé entre l’Université et ses partenaires, ForUM s’inscrit pleinement dans le schéma directeur du patrimoine et ouvre une dynamique appelée à se poursuivre avec de nouvelles étapes de développement et de valorisation. À terme, les visiteurs pourront parcourir des espaces muséographiques interconnectés, découvrant la richesse patrimoniale de l’enseignement des sciences et de la médecine à Montpellier, amplifiant ainsi les projets de valorisation du patrimoine et des collections déjà menés au sein des UFR, écoles et instituts.
Mémoire du monde
Mais ce patrimoine immobilier n’est pas le seul dont peut s’enorgueillir Montpellier. Première faculté à structurer l’enseignement de la médecine, elle conserve aujourd’hui les fonds documentaires les plus anciens et les plus complets sur l’organisation universitaire de cette discipline en Occident. Témoins d’une continuité remarquable depuis le XIIᵉ siècle, ces archives ont traversé les vicissitudes de l’histoire en gardant presque toute leur intégrité, contrairement à d’autres écoles européennes.
Face à une telle richesse conservée dans les différentes institutions, le département de l’Hérault, l’Université de Montpellier, la Ville et la Métropole ont souhaité poursuivre une collaboration engagée depuis de longues années en présentant une candidature à l’inscription sur le registre Mémoire du monde de l’Unesco, in fine portée par la France. Un comité scientifique d’ampleur internationale a été constitué pour démontrer l’abondance des publications de grande qualité effectuées sur ce corpus documentaire rassemblant les chartes et manuscrits conservés aux archives municipales de Montpellier, du département de l’Hérault et dans les bibliothèques universitaires de l’UM. Il rassemble différents types de documents produits au Moyen Âge, sous l’Ancien Régime et à la période révolutionnaire (registres, cartulaires, chartes, plans, gravures et dessins, cours et diplômes). S’y ajoutent 16 000 ouvrages anciens, manuscrits et imprimés allant du VIIIe au XIXe siècle.
Montpellier a ainsi déposé un dossier pour candidater au registre Mémoire du monde de l’Unesco, sur “Les collections documentaires de l’enseignement médical à Montpellier du XIIe au XIXe siècle”. Le dossier est en cours d’instruction, seuls deux projets seront portés par la France, retour attendu pour le printemps 2027.

